1er samedi de Septembre 2025

3ème Mystère douloureux : Le couronnement d’épines

Fruit du Mystère : La mortification de l’esprit

En septembre, l’Église célèbre Notre Dame des Sept douleurs qui a tant souffert lors de la passion de son Fils. Aussi, pour ce neuvième 1er samedi du mois du Jubilé, nous méditerons un des mystères douloureux : le couronnement d’épines. Quelle est la signification de ce terrible passage de la passion ? La tête est tout d’abord le siège des pensées et Jésus va ici réparer tous nos péchés en pensée. Ils ont de multiples formes. Le premier, véritable racine de tout mal est l’orgueil. Il est à l’origine de la révolte de Lucifer, il est à l’origine du péché originel. Aujourd’hui, l’orgueil a pénétré toute la société moderne et nous en sommes tous plus ou moins responsables. Jésus, par Sa douloureuse couronne, est venu réparer cette grande insulte faite à Dieu.


Les péchés par la pensée sont aussi ces péchés invisibles dont Le Christ a parlé dans l’Évangile. En prenant l’exemple de l’adultère, il a montré qu’on peut commettre de nombreuses fautes par simple désir de la pensée, sans passer à l’acte. Et c’est tout aussi grave aux yeux de Dieu. En effet, tout péché est d’abord une décision libre et volontaire de notre esprit.  Et Jésus nous a expliqué que c’est cette décision acceptée dans notre esprit qui caractérise l’offense faite à Dieu. Le silence, l’absence d’actes visibles, etc. n’enlèvent rien à la réalité de ce refus de Dieu opéré par notre pensée.


C’est pourquoi, toute vie spirituelle, nécessite de travailler à fortifier notre esprit. C’est le fruit de ce mystère. Pour cela, le premier moyen que tous les saints ont mis en œuvre est l’humilité et la considération de notre propre faiblesse. « Toute la perfection de la vie présente consiste à reconnaître ses imperfections. » dira Saint Jérôme. « Notre force est dans la connaissance de notre faiblesse et dans l’humble aveu de notre misère. » diraSaint Augustin. En effet, en plaçant notre esprit dans ces conditions, nous nous méfions avec raison de nous-mêmes, et nous comprenons la nécessité de la prière et des sacrements pour être soutenus face à notre faiblesse humaine. Saint Philippe de Néri priait tous les jours Dieu de le surveiller : « Seigneur, surveillez-moi aujourd’hui, car, livré à moi-même, je serai certain de vous offenser. » Et saint Alphonse de Liguori conclut : « Pour persévérer dans le bien, nous ne devons pas nous fier aux résolutions que nous avons prises, ni aux promesses que nous avons faites à Dieu. Dès que nous comptons sur nos propres forces, nous sommes perdus. C’est dans les mérites de Jésus-Christ que nous devons placer toute notre espérance pour nous maintenir dans l’état de grâce. » Aussi, regardons aujourd’hui Jésus couronné d’épines en lui demandant humblement de nous aider dans cette nécessaire maîtrise de notre esprit.

Le deuxième moyen est de préparer notre esprit avant même que la tentation n’arrive par la prière et la pénitence. Saint Alphonse de Liguori nous explique les bénéfices d’un tel travail : « Il est fort utile, pour triompher dans les combats spirituels, de les prévenir dans nos méditations, en nous disposant d’avance à résister de toutes nos forces aux attaques quipeuvent nous surprendre. » En effet, s’entraîner à refuser une tentation avant est bien plus facile à faire que lorsque sa séduction est là et permet de fortifier progressivement notre volonté. C’est pour cela que Jésus nous demande dans le Notre Père de prierpour résister aux tentations futures. Et dans le Je Vous Salue Marie nous anticipons la tentation finale en demandant chaque jour l’aide de la Sainte Vierge à notre mort, aide qu’Elle rendra encore plus puissante avec les cinq 1ers samedis du mois.

Après la réparation des péchés de la pensée, le couronnement d’épines a une deuxième signification très puissante. En effet, sans le savoir, les bourreaux vont apporter ici un témoignage de la Royauté de Jésus.  C’est ce que fera aussi Pilate par la suite sur l’écriteau de la croix : « Jésus de Nazareth Roi des Juifs ». Enfin c’est Jésus lui-même qui l’affirmera lors de son interrogatoire : « Tu le dis, je suis Roi. (Jn 18 :37) ». Et avant son Ascension, Jésus proclamera cette Royauté au sens réel du terme : « Toute puissance M’a été donnée au ciel et sur la terre. Allez donc et enseignez toutes les nations. (Mt 28:18) » 

Un célèbre cardinal du XIXème siècle, le cardinal Pie, fera cette remarque judicieuse sur ces paroles de Jésus : « Remarquez, mes frères, Jésus-Christ ne dit pas tous les hommes, tous les individus, toutes les familles, mais toutes les nations. ». Le fait que Jésus-Christ soit non seulement le Roi de nos cœurs, de nos familles, mais aussi le Roi de toutes les nations, c’est à dire de toutes les sociétés, est une réalité enseignée par les papes. Et c’est un des points les plus combattus des temps modernes, car essentiel. Le pape Léon XIII l’expliquera de façon extrêmement claire : « Celui qui est le Créateur et aussi le Rédempteur de la nature humaine, le Fils de Dieu, est le Roi et le maître de l’univers et possède une souveraine puissance sur les hommes soit pris séparément, soit réunis en société. La loi du Christ doit donc avoir une valeur telle, qu’elle serve à diriger et à gouverner non seulement la vie privée, mais aussi la vie publique. » Encyclique De Christo Redemptore, 1900

À sa suite, le Pape Pie XI publiera le 11 décembre 1925 l’encyclique Quas Primas dans laquelle la fête du Christ-Roi est instituée. Nous fêtons cette année les 100 ans de cette encyclique fondamentale :« Il est de toute évidence que le nom et la puissance de Roi doivent être attribués, au sens propre du mot, au Christ dans son humanité ; car c’est seulement du Christ en tant qu’homme qu’on peut dire : Il a reçu du Père la puissance, l’honneur et la royauté ; comme Verbe de Dieu, consubstantiel au Père, il ne peut pas ne pas avoir tout en commun avec le Père et, par suite, la souveraineté suprême et absolue sur les créatures. » Le pape Pie XI rappelle ensuite les paroles de l’ange Gabriel qui atteste de cette Royauté :« Rappelons seulement le message de l’archange apprenant à la Vierge qu’Elle engendrera un Fils, qu’à ce Fils le Seigneur Dieu donnera le trône de David, Son père, ; qu’Il règnera éternellement sur la maison de Jacob et que Son règne n’aura point de fin. »

Enfin le pape Pie XI conclut : « Sa Royauté [du Christ ndlr] exige que l’État tout entier se règle sur les commandements de Dieu et les principes chrétiens aussi bien dans la législation que dans la façon de rendre la justice et que dans la formation de la jeunesse à une doctrine saine et à une bonne discipline des mœurs. » Et c’est précisément ce que Satan s’attache à détruire. En effet une société chrétienne dont le gouvernement et les lois se conforment aux lois divines donne un cadre terrestre puissant pour aider les âmes à aller au Ciel. En revanche une société athée laïque, coupée de Dieu, permet par ses lois de pervertir les hommes, de les séparer de Dieu et de les conduire vers l’Enfer. Pie XI appelle ce laïcisme « la peste de notre époque » et le Cardinal Pie dira : « L’erreur dominante, le crime capital de ce siècle, c’est la prétention de soustraire la société publique au gouvernement et à la loi de Dieu ». C’est la fameuse “séparation de l’Église et de l’État“, sophisme quisignifie en réalité éliminer Dieu de la société. N’est-ce pas la définition même de l’Enfer ? Un lieu coupé de Dieu.

Il s’ensuit alors de multiples maux et l’homme est progressivement broyé par cette société athée. Le Pape Benoît XV dira lors de la 1ère guerre mondiale : « C’est l’athéisme légal érigé en système de civilisation qui a précipité le monde dans un déluge de sang ». Oui, les guerres, les génocides, les persécutions, les violences, les luttes sociales, les totalitarismes, ne sont ni plus ni moins que la conséquence directe d’avoir soustrait nos sociétés au pouvoir et à la loi du Christ-Roi. 

Alors que faire ? Pie XI a répondu à cette question: « Voulons-nous travailler de la manière la plus efficace au rétablissement de la paix, restaurons le Règne du Christ. Pas de paix du Christ sans le règne du Christ. Et il poursuit : « Le jour où États et gouvernements se feront un devoir sacré de se régler, dans leur vie politique, au dedans et au dehors, sur les enseignements et les préceptes de Jésus-Christ, alors, mais alors seulement, ils jouiront à l’intérieur d’une paix profitable, entretiendront des rapports de mutuelle confiance, et résoudront pacifiquement les conflits qui pourraient surgir. » Encyclique Urbi Arcano Dei Consilio, 1922. Ces paroles du pape ne sont pas utopiques. Certes, sur le plan humain il semble impossible de rétablir la situation. Mais Notre Dame est justement là pour ça !

Avons-nous remarqué ce fait incroyablement symbolique ? Le 10 décembre 1925 la Sainte Vierge viendra demander les 1ers samedis du mois pour obtenir la paix. Le lendemain, 11 décembre 1925, le Pape Pie XI publiera son encyclique sur la Royauté sociale de Notre Seigneur. Le message est clair : la paix dans le monde passe par le retour du règne du Christ dans nos pays. Et ce retour passe par l’intermédiaire de Notre Dame de Fatima lorsque nous aurons obéi à sa demande des 1ers samedis. 

Auteur : Alliance 1ers samedis de Fatima pour la paix.    www.jubile2025-fatima.org

Note sur les paroles de Jésus dans l’Évangile concernant son royaume 

Deux phrases de l’Évangile, concernant le Royaume de Notre Seigneur, sont souvent interprétées de façon inexacte et il convient d’apporter un éclairage complémentaire hors méditation.

1/ “Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu“

Cette phrase est parfois perçue comme indiquant une séparation entre l’État (César) et Dieu. Voyons à la lumière de l’enseignement de l’Église comment la comprendre. Tout homme est à la fois un être temporel vivant sur terre et un être spirituel destiné au Ciel. Ici-bas, il sera donc soumis à deux types d’autorités distinctes : l’État et l’Église. L’État a pour but d’assurer le bien-être physique et moral de tous ses administrés ; pour cela il doit mettre en œuvre des lois dans de multiples domaines y compris dans le domaine moral comme l’explique le pape Jean XXIII : « Le “bien commun“ qu’a à défendre l’État comprend toutes les conditions, y compris les conditions morales et spirituelles, qui aident l’homme à atteindre son but ultime, qui est le paradis. » Pacem in Terris

L’Église « quant à elle, est une société distincte de l’État, « parfaite » en ce sens qu’elle a tout en elle-même pour accomplir sa mission, qui est de mener les âmes vers le Ciel. »  Léon XIII, Immortale Dei. À l’Église seule est donc confiée la tâche de dispenser la grâce de Dieu par les sacrements et d’enseigner la foi et la morale. L’Église est donc La référence morale générale pour la vie privée comme publique.

Il en ressort que l’État est bien indépendant de l’Église pour assurer de façon juste l’organisation matérielle de la société (rendre à César ce qui est à César) et qu’en revanche, l’enseignement de l’Église est sa référence pour les choses spirituelles et morales (rendre à Dieu ce qui est à Dieu). L’Église et l’État ne sont donc ni “fusionnés“ ni “séparés“ mais “distincts“ dans leurs attributions. Les deux contribuent ensemble, dans un respect mutuel et une véritable collaboration, à poser un cadre favorable sur terre pour aider “l’homme à atteindre son but ultime, qui est le paradis.“

2/ “Mon royaume n’est pas de ce monde »

 Cette phrase est souvent comprise comme indiquant que le Christ ne serait pas le Roi des Nations sur terre. Là aussi regardons cela à la lumière de l’enseignement de l’Église. Dieu est un esprit éternel qui a fait le ciel et la terre. Son Royaume est donc spirituel et matériel, éternel, préexistant à la terre et dépasse totalement les limites de notre monde visible que ce soit dans son essence, dans l’espace ou dans le temps. En conséquence, Son Royaume infini ne peut pas venir de ce petit monde fini qu’est le nôtre. Mais cela ne veut pas dire que notre monde, qu’Il a entièrement créé, ne fait pas partie intégrante de Son Royaume global, bien au contraire. 

Loin “d’exclure“ notre monde de son Royaume, le Christ va au contraire affirmer solennellement Sa Royauté terrestre : « Toute puissance M’a été donnée au ciel et sur la terre. Allez donc et enseignez toutes les nations. (Mt 28:18) »

3/ En conclusion

Considérons une troisième phrase du Christ lorsqu’Il s’adresse à Ponce Pilate :  “Tu n’aurais point de pouvoir si tu ne l’avais reçu d’en haut. (Jn19 :11)». Que signifie-t-elle ? Le Christ guide les hommes et exerce Son pouvoir sur la terre de façon indirecte en le déléguant à des chefs humains. Il va confier le pouvoir spirituel aux papes et le pouvoir temporel aux chefs d’états et Il explique ici que ce pouvoir vient de Dieu (et non du peuple). En conséquence, et comme dans tout principe de délégation, les “délégués“ doivent exercer leur pouvoir en étant soumis à Celui qui le leur délègue. Ceci est valable aussi bien pour l’Église que pour l’État.

Auteur : Alliance 1ers samedis de Fatima pour la paix.    www.jubile2025-fatima.org

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1er samedi de Septembre 2025

3ème Mystère douloureux : Le couronnement d’épines

Fruit du Mystère : La mortification de l’esprit

En septembre, l’Église célèbre Notre Dame des Sept douleurs qui a tant souffert lors de la passion de son Fils. Aussi, pour ce neuvième 1er samedi du mois du Jubilé, nous méditerons un des mystères douloureux : le couronnement d’épines. Quelle est la signification de ce terrible passage de la passion ? La tête est tout d’abord le siège des pensées et Jésus va ici réparer tous nos péchés en pensée. Ils ont de multiples formes. Le premier, véritable racine de tout mal est l’orgueil. Il est à l’origine de la révolte de Lucifer, il est à l’origine du péché originel. Aujourd’hui, l’orgueil a pénétré toute la société moderne et nous en sommes tous plus ou moins responsables. Jésus, par Sa douloureuse couronne, est venu réparer cette grande insulte faite à Dieu.


Les péchés par la pensée sont aussi ces péchés invisibles dont Le Christ a parlé dans l’Évangile. En prenant l’exemple de l’adultère, il a montré qu’on peut commettre de nombreuses fautes par simple désir de la pensée, sans passer à l’acte. Et c’est tout aussi grave aux yeux de Dieu. En effet, tout péché est d’abord une décision libre et volontaire de notre esprit.  Et Jésus nous a expliqué que c’est cette décision acceptée dans notre esprit qui caractérise l’offense faite à Dieu. Le silence, l’absence d’actes visibles, etc. n’enlèvent rien à la réalité de ce refus de Dieu opéré par notre pensée.


C’est pourquoi, toute vie spirituelle, nécessite de travailler à fortifier notre esprit. C’est le fruit de ce mystère. Pour cela, le premier moyen que tous les saints ont mis en œuvre est l’humilité et la considération de notre propre faiblesse. « Toute la perfection de la vie présente consiste à reconnaître ses imperfections. » dira Saint Jérôme. « Notre force est dans la connaissance de notre faiblesse et dans l’humble aveu de notre misère. » diraSaint Augustin. En effet, en plaçant notre esprit dans ces conditions, nous nous méfions avec raison de nous-mêmes, et nous comprenons la nécessité de la prière et des sacrements pour être soutenus face à notre faiblesse humaine. Saint Philippe de Néri priait tous les jours Dieu de le surveiller : « Seigneur, surveillez-moi aujourd’hui, car, livré à moi-même, je serai certain de vous offenser. » Et saint Alphonse de Liguori conclut : « Pour persévérer dans le bien, nous ne devons pas nous fier aux résolutions que nous avons prises, ni aux promesses que nous avons faites à Dieu. Dès que nous comptons sur nos propres forces, nous sommes perdus. C’est dans les mérites de Jésus-Christ que nous devons placer toute notre espérance pour nous maintenir dans l’état de grâce. » Aussi, regardons aujourd’hui Jésus couronné d’épines en lui demandant humblement de nous aider dans cette nécessaire maîtrise de notre esprit.

Le deuxième moyen est de préparer notre esprit avant même que la tentation n’arrive par la prière et la pénitence. Saint Alphonse de Liguori nous explique les bénéfices d’un tel travail : « Il est fort utile, pour triompher dans les combats spirituels, de les prévenir dans nos méditations, en nous disposant d’avance à résister de toutes nos forces aux attaques quipeuvent nous surprendre. » En effet, s’entraîner à refuser une tentation avant est bien plus facile à faire que lorsque sa séduction est là et permet de fortifier progressivement notre volonté. C’est pour cela que Jésus nous demande dans le Notre Père de prierpour résister aux tentations futures. Et dans le Je Vous Salue Marie nous anticipons la tentation finale en demandant chaque jour l’aide de la Sainte Vierge à notre mort, aide qu’Elle rendra encore plus puissante avec les cinq 1ers samedis du mois.

Après la réparation des péchés de la pensée, le couronnement d’épines a une deuxième signification très puissante. En effet, sans le savoir, les bourreaux vont apporter ici un témoignage de la Royauté de Jésus.  C’est ce que fera aussi Pilate par la suite sur l’écriteau de la croix : « Jésus de Nazareth Roi des Juifs ». Enfin c’est Jésus lui-même qui l’affirmera lors de son interrogatoire : « Tu le dis, je suis Roi. (Jn 18 :37) ». Et avant son Ascension, Jésus proclamera cette Royauté au sens réel du terme : « Toute puissance M’a été donnée au ciel et sur la terre. Allez donc et enseignez toutes les nations. (Mt 28:18) » 

Un célèbre cardinal du XIXème siècle, le cardinal Pie, fera cette remarque judicieuse sur ces paroles de Jésus : « Remarquez, mes frères, Jésus-Christ ne dit pas tous les hommes, tous les individus, toutes les familles, mais toutes les nations. ». Le fait que Jésus-Christ soit non seulement le Roi de nos cœurs, de nos familles, mais aussi le Roi de toutes les nations, c’est à dire de toutes les sociétés, est une réalité enseignée par les papes. Et c’est un des points les plus combattus des temps modernes, car essentiel. Le pape Léon XIII l’expliquera de façon extrêmement claire : « Celui qui est le Créateur et aussi le Rédempteur de la nature humaine, le Fils de Dieu, est le Roi et le maître de l’univers et possède une souveraine puissance sur les hommes soit pris séparément, soit réunis en société. La loi du Christ doit donc avoir une valeur telle, qu’elle serve à diriger et à gouverner non seulement la vie privée, mais aussi la vie publique. » Encyclique De Christo Redemptore, 1900

À sa suite, le Pape Pie XI publiera le 11 décembre 1925 l’encyclique Quas Primas dans laquelle la fête du Christ-Roi est instituée. Nous fêtons cette année les 100 ans de cette encyclique fondamentale :« Il est de toute évidence que le nom et la puissance de Roi doivent être attribués, au sens propre du mot, au Christ dans son humanité ; car c’est seulement du Christ en tant qu’homme qu’on peut dire : Il a reçu du Père la puissance, l’honneur et la royauté ; comme Verbe de Dieu, consubstantiel au Père, il ne peut pas ne pas avoir tout en commun avec le Père et, par suite, la souveraineté suprême et absolue sur les créatures. » Le pape Pie XI rappelle ensuite les paroles de l’ange Gabriel qui atteste de cette Royauté :« Rappelons seulement le message de l’archange apprenant à la Vierge qu’Elle engendrera un Fils, qu’à ce Fils le Seigneur Dieu donnera le trône de David, Son père, ; qu’Il règnera éternellement sur la maison de Jacob et que Son règne n’aura point de fin. »

Enfin le pape Pie XI conclut : « Sa Royauté [du Christ ndlr] exige que l’État tout entier se règle sur les commandements de Dieu et les principes chrétiens aussi bien dans la législation que dans la façon de rendre la justice et que dans la formation de la jeunesse à une doctrine saine et à une bonne discipline des mœurs. » Et c’est précisément ce que Satan s’attache à détruire. En effet une société chrétienne dont le gouvernement et les lois se conforment aux lois divines donne un cadre terrestre puissant pour aider les âmes à aller au Ciel. En revanche une société athée laïque, coupée de Dieu, permet par ses lois de pervertir les hommes, de les séparer de Dieu et de les conduire vers l’Enfer. Pie XI appelle ce laïcisme « la peste de notre époque » et le Cardinal Pie dira : « L’erreur dominante, le crime capital de ce siècle, c’est la prétention de soustraire la société publique au gouvernement et à la loi de Dieu ». C’est la fameuse “séparation de l’Église et de l’État“, sophisme quisignifie en réalité éliminer Dieu de la société. N’est-ce pas la définition même de l’Enfer ? Un lieu coupé de Dieu.

Il s’ensuit alors de multiples maux et l’homme est progressivement broyé par cette société athée. Le Pape Benoît XV dira lors de la 1ère guerre mondiale : « C’est l’athéisme légal érigé en système de civilisation qui a précipité le monde dans un déluge de sang ». Oui, les guerres, les génocides, les persécutions, les violences, les luttes sociales, les totalitarismes, ne sont ni plus ni moins que la conséquence directe d’avoir soustrait nos sociétés au pouvoir et à la loi du Christ-Roi. 

Alors que faire ? Pie XI a répondu à cette question: « Voulons-nous travailler de la manière la plus efficace au rétablissement de la paix, restaurons le Règne du Christ. Pas de paix du Christ sans le règne du Christ. Et il poursuit : « Le jour où États et gouvernements se feront un devoir sacré de se régler, dans leur vie politique, au dedans et au dehors, sur les enseignements et les préceptes de Jésus-Christ, alors, mais alors seulement, ils jouiront à l’intérieur d’une paix profitable, entretiendront des rapports de mutuelle confiance, et résoudront pacifiquement les conflits qui pourraient surgir. » Encyclique Urbi Arcano Dei Consilio, 1922. Ces paroles du pape ne sont pas utopiques. Certes, sur le plan humain il semble impossible de rétablir la situation. Mais Notre Dame est justement là pour ça !

Avons-nous remarqué ce fait incroyablement symbolique ? Le 10 décembre 1925 la Sainte Vierge viendra demander les 1ers samedis du mois pour obtenir la paix. Le lendemain, 11 décembre 1925, le Pape Pie XI publiera son encyclique sur la Royauté sociale de Notre Seigneur. Le message est clair : la paix dans le monde passe par le retour du règne du Christ dans nos pays. Et ce retour passe par l’intermédiaire de Notre Dame de Fatima lorsque nous aurons obéi à sa demande des 1ers samedis. 

Auteur : Alliance 1ers samedis de Fatima pour la paix.    www.jubile2025-fatima.org

Note sur les paroles de Jésus dans l’Évangile concernant son royaume 

Deux phrases de l’Évangile, concernant le Royaume de Notre Seigneur, sont souvent interprétées de façon inexacte et il convient d’apporter un éclairage complémentaire hors méditation.

1/ “Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu“

Cette phrase est parfois perçue comme indiquant une séparation entre l’État (César) et Dieu. Voyons à la lumière de l’enseignement de l’Église comment la comprendre. Tout homme est à la fois un être temporel vivant sur terre et un être spirituel destiné au Ciel. Ici-bas, il sera donc soumis à deux types d’autorités distinctes : l’État et l’Église. L’État a pour but d’assurer le bien-être physique et moral de tous ses administrés ; pour cela il doit mettre en œuvre des lois dans de multiples domaines y compris dans le domaine moral comme l’explique le pape Jean XXIII : « Le “bien commun“ qu’a à défendre l’État comprend toutes les conditions, y compris les conditions morales et spirituelles, qui aident l’homme à atteindre son but ultime, qui est le paradis. » Pacem in Terris

L’Église « quant à elle, est une société distincte de l’État, « parfaite » en ce sens qu’elle a tout en elle-même pour accomplir sa mission, qui est de mener les âmes vers le Ciel. »  Léon XIII, Immortale Dei. À l’Église seule est donc confiée la tâche de dispenser la grâce de Dieu par les sacrements et d’enseigner la foi et la morale. L’Église est donc La référence morale générale pour la vie privée comme publique.

Il en ressort que l’État est bien indépendant de l’Église pour assurer de façon juste l’organisation matérielle de la société (rendre à César ce qui est à César) et qu’en revanche, l’enseignement de l’Église est sa référence pour les choses spirituelles et morales (rendre à Dieu ce qui est à Dieu). L’Église et l’État ne sont donc ni “fusionnés“ ni “séparés“ mais “distincts“ dans leurs attributions. Les deux contribuent ensemble, dans un respect mutuel et une véritable collaboration, à poser un cadre favorable sur terre pour aider “l’homme à atteindre son but ultime, qui est le paradis.“

2/ “Mon royaume n’est pas de ce monde »

 Cette phrase est souvent comprise comme indiquant que le Christ ne serait pas le Roi des Nations sur terre. Là aussi regardons cela à la lumière de l’enseignement de l’Église. Dieu est un esprit éternel qui a fait le ciel et la terre. Son Royaume est donc spirituel et matériel, éternel, préexistant à la terre et dépasse totalement les limites de notre monde visible que ce soit dans son essence, dans l’espace ou dans le temps. En conséquence, Son Royaume infini ne peut pas venir de ce petit monde fini qu’est le nôtre. Mais cela ne veut pas dire que notre monde, qu’Il a entièrement créé, ne fait pas partie intégrante de Son Royaume global, bien au contraire. 

Loin “d’exclure“ notre monde de son Royaume, le Christ va au contraire affirmer solennellement Sa Royauté terrestre : « Toute puissance M’a été donnée au ciel et sur la terre. Allez donc et enseignez toutes les nations. (Mt 28:18) »

3/ En conclusion

Considérons une troisième phrase du Christ lorsqu’Il s’adresse à Ponce Pilate :  “Tu n’aurais point de pouvoir si tu ne l’avais reçu d’en haut. (Jn19 :11)». Que signifie-t-elle ? Le Christ guide les hommes et exerce Son pouvoir sur la terre de façon indirecte en le déléguant à des chefs humains. Il va confier le pouvoir spirituel aux papes et le pouvoir temporel aux chefs d’états et Il explique ici que ce pouvoir vient de Dieu (et non du peuple). En conséquence, et comme dans tout principe de délégation, les “délégués“ doivent exercer leur pouvoir en étant soumis à Celui qui le leur délègue. Ceci est valable aussi bien pour l’Église que pour l’État.

Auteur : Alliance 1ers samedis de Fatima pour la paix.    www.jubile2025-fatima.org