1er samedi de mai 2025

1er mystère glorieux : la Résurrection

Fruit du Mystère : La foi

En ce début du mai, nous venons de quitter le temps de la Résurrection et rentrons dans le mois de Marie. Nous allons faire le lien entre les deux en méditant sur la Résurrection et en particulier sur le rôle souvent méconnu de la Sainte Vierge lors de ce grand mystère.

Pour bien mesurer la puissance de cette Résurrection il faut au préalable se replonger dans la réalité de ce qui s’est passé juste avant : la mort de Notre Seigneur. Le Christ si bon, qui a fait tant de miracles, ce Messie tant attendu qui porte l’espoir et le salut du monde, Celui pour qui les apôtres ont tout abandonné et dont la gloire commençait à s’étendre partout, Le voilà condamné et tué en moins de 24h. Quel choc ! Tout s’arrête. Les apôtres sont effondrés. Leur Maître et Seigneur n’est plus. C’est un échec insupportable. Oui, en ce matin de Pâques la désolation semble régner. Face à la réalité de la mort, la foi dans la Résurrection de Jésus a disparu chez les apôtres. Mais une flamme demeure. Seule la Sainte Vierge, au milieu de ses souffrances du Samedi Saint, continue de croire et tient la foi de l’Église naissante. 

Le matin de Pâques arrive et Jésus va réserver sa première apparition pour sa Mère. On notera que les évangélistes n’en parlent pas. Pourquoi ? Nous pouvons y voir entre autres deux raisons. Il est d’une part impossible de décrire l’intensité de ce qu’a été cet instant, les mots humains étant ici impuissants. D’autre part, l’intimité de ce moment n’appartient qu’aux deux Cœurs de Jésus et Marie et cela nous est caché. Mais essayons tout de même d’approcher la beauté de leur rencontre. 

Marie a vécu la terrible épreuve du Samedi Saint, une véritable agonie. Elle est terrassée de douleur. Le souvenir de la Passion et de la Croix, du supplice épouvantable de son Fils, l’accable et est encore devant ses yeux qui pleurent. Elle ressent dans tout son être ce corps inanimé qu’elle a porté dans ses bras au pied de la Croix, ce visage si beau devenu méconnaissable, ce Cœur tant aimé transpercé. Seule la foi tient encore la Sainte Vierge en vie. Elle ne doute pas et sait que son Fils va ressusciter. C’est pourquoi Elle ne court pas, ne va pas au tombeau, ne cherche pas Jésus : Elle l’attend. Son Cœur terrassé de douleur se prépare néanmoins au choc des retrouvailles. Le Pape Saint Albert le Grand dira : « Jésus lui apparaît, non pour lui apprendre sa résurrection, mais pour remplir son cœur de joie. »  

Et soudain…  Son Jésus est là, devant Elle, resplendissant de beauté, de vie, d’amour. Son regard est plongé dans les yeux de sa Mère. Leurs Cœurs sont de nouveau réunis dans le triomphe de l’Amour, dans la victoire sur la mort. Écoutons ce qu’en dit Dom Guéranger, célèbre moine bénédictin au XIXème siècle : “Notre Seigneur a bien voulu décrire lui-même cette ineffable scène dans une révélation qu’il fit à la séraphique vierge sainte Thérèse. Il daigna lui confier que l’accablement de la divine Mère était si profond, qu’Elle n’eût pas tardé à succomber à son martyre, et que lorsqu’Il se montra à Elle au moment où Il venait de sortir du tombeau, Elle eut besoin de quelques moments pour revenir à Elle-même avant d’être en état de goûter une telle joie ; et le Seigneur ajoute qu’Il resta longtemps auprès d’Elle, parce que cette présence prolongée Lui était nécessaire. “

“Quelle langue humaine oserait essayer de traduire les épanchements du Fils et de la Mère à cette heure tant désirée ? Les yeux de Marie, épuisés de pleurs et d’insomnie, s’ouvrant tout à coup à la douce et vive lumière qui lui annonce l’approche de son bien-aimé ; la voix de Jésus retentissant à ses oreilles, non plus avec l’accent douloureux qui naguère descendait de la croix et transperçait comme d’un glaive son cœur maternel, mais joyeuse et tendre, comme il convient à un fils qui vient raconter ses triomphes à celle qui lui a donné le jour ; l’aspect de ce corps qu’elle recevait dans ses bras ; il y a trois jours, sanglant et inanimé, maintenant radieux et plein de vie.“

Le fait que Notre Seigneur soit apparu à la Sainte Vierge en premier se comprend. Elle est Sa Mère. Cela suffit. Mais d’autres raisons peuvent être perçues. C’est Elle qui a le plus souffert après Lui. C’est Elle qui a gardé la foi. Il est donc normal que l’honneur de cette première apparition Lui revienne. Saint Ignace de Loyola expliquera que la Résurrection de Notre Seigneur est l’acte de fondation de l’Église. Or cette Église est d’abord confiée à la Sainte Vierge en tant que Co-rédemptrice et il est donc normal là aussi que le Christ Lui apparaisse en premier. 

Après sa Mère, Jésus va ensuite réserver sa deuxième apparition à Sainte Marie-Madeleine. On peut se demander pourquoi elle avant les apôtres ? Certes elle était au pied de la Croix et Notre Seigneur voulait sans doute la remercier de son courage et de sa fidélité. Mais Saint Jean aussi était au pied de la croix et il n’a pas eu droit à cette deuxième apparition. Il faut sans doute chercher l’explication en direction de la Miséricorde. Le Christ est venu pour sauver les pécheurs. Rien ne lui fait plus plaisir qu’un pécheur repentant. C’est le bon berger si heureux de retrouver une brebis égarée. C’est le père qui donne un festin pour l’enfant prodigue qui revient à lui. Sainte Marie Madeleine en est le symbole, elle qui a tant pleuré ses fautes. En lui apparaissant juste après la Sainte Vierge, Jésus veut nous montrer combien les pécheurs repentants que nous sommes ont une grande place dans Son Cœur. « Je vous dis qu’il y aura plus de joie dans le Ciel pour un seul pécheur qui se repent, que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de repentance. “ (luc 15 :9)

Venons-en maintenant au fruit du mystère, la foi. De nos jours cette notion est parfois mal comprise et on entend dire : J’ai la foi car je crois que Dieu existe. Or ceci exprime souvent une simple croyance, plus ou moins vague, en un être supérieur dont on ne sait pas grand-chose et qui n’impacte pas notre façon de vivre. Cette croyance est en fait un simple raisonnement naturel et logique que tout personne peut faire. « L’objet de la foi n’est pas « l’existence de Dieu », parce que l’existence de Dieu est accessible à la raison naturelle. La foi, elle, est surnaturelle. La foi porte sur ce que la raison et l’intelligence de l’homme ne peuvent connaître par elles-mêmes. (..) La foi c’est l’adhésion à Dieu qui Se révèle. L’objet de la foi est ce que Dieu nous fait connaître au sujet de Lui-même, et auquel nous ne pouvons pas accéder par nos propres lumières, par nos propres forces et capacité.» explique le frère Maximilien-Marie du Sacré Cœur rappelant que « ceci est l’enseignement constant et universel de l’Église. » 

Ainsi, la foi de la Sainte Vierge le Samedi Saint n’était pas de croire en l’existence de Dieu. La foi de la Sainte Vierge était de croire ce que Son Fils, vrai Dieu, avait révélé : Sa Résurrection. Les apôtres, qui croyaient toujours en l’existence de Dieu, avaient, eux, perdu la foi car ils doutaient de cette Résurrection. En d’autres termes, la foi c’est de croire à la Sainte Trinité, au Christ vrai Dieu et vrai homme, à l’Immaculée Conception, à la présence réelle dans l’Eucharistie, à l’existence du ciel et de l’enfer, à la vie éternelle… La foi c’est le Credo. Nous retrouvons cela dans la grande prière de l’acte de foi : « Mon Dieu, je crois fermement toutes lesvérités que vous m’avez révélées et que vousnous enseignez par Votre Sainte Église, parceque vous ne pouvez ni vous tromper, ni noustromper. » 

Mais la foi n’est pas aveugle. Avoir la foi ne signifie pas que l’homme ne puisse pas ensuite chercher à comprendre le contenu de la foi avec son intelligence. Saint Anselme de Cantorbury a magnifiquement synthétisé cela en une formule : « La foi cherchant l’intelligence ». C’est exactement ce qu’a fait la Sainte Vierge lors de l’Annonciation. A l’annonce de l’Ange, Elle va faire travailler son intelligence pour éclairer sa foi et posera la question « Comment cela est-il possible … ?». C’est aussi la démarche de la “méditation“ sur les mystères du Rosaire qu’Elle nous a demandé à Fatima. Nous commençons par croire aux mystères révélés et ensuite notre intelligence vient nous permettre de les approfondir et de mieux les comprendre. C’est la parole de Saint Augustin : “la foi précède, l’intelligence suit“.

Alors, pour terminer prions pour tous ceux qui n’ont pas encore la foi en redisant cette belle prière que l’ange de Fatima nous a apprise lors de son apparition à Fatima en 1916 pour préparer la venue de Notre Dame : « Mon Dieu je crois, j’adore, j’espère et je vous aime. Je vous demande pardon pour tous ceux qui ne croient pas, n’adorent pas, n’espèrent pas et ne vous aiment pas. »

Auteur : Alliance 1ers samedis de Fatima

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En ce début du mai, nous venons de quitter le temps de la Résurrection et rentrons dans le mois de Marie. Nous allons faire le lien entre les deux en méditant sur la Résurrection et en particulier sur le rôle souvent méconnu de la Sainte Vierge lors de ce grand mystère.

Pour bien mesurer la puissance de cette Résurrection il faut au préalable se replonger dans la réalité de ce qui s’est passé juste avant : la mort de Notre Seigneur. Le Christ si bon, qui a fait tant de miracles, ce Messie tant attendu qui porte l’espoir et le salut du monde, Celui pour qui les apôtres ont tout abandonné et dont la gloire commençait à s’étendre partout, Le voilà condamné et tué en moins de 24h. Quel choc ! Tout s’arrête. Les apôtres sont effondrés. Leur Maître et Seigneur n’est plus. C’est un échec insupportable. Oui, en ce matin de Pâques la désolation semble régner. Face à la réalité de la mort, la foi dans la Résurrection de Jésus a disparu chez les apôtres. Mais une flamme demeure. Seule la Sainte Vierge, au milieu de ses souffrances du Samedi Saint, continue de croire et tient la foi de l’Église naissante. 

Le matin de Pâques arrive et Jésus va réserver sa première apparition pour sa Mère. On notera que les évangélistes n’en parlent pas. Pourquoi ? Nous pouvons y voir entre autres deux raisons. Il est d’une part impossible de décrire l’intensité de ce qu’a été cet instant, les mots humains étant ici impuissants. D’autre part, l’intimité de ce moment n’appartient qu’aux deux Cœurs de Jésus et Marie et cela nous est caché. Mais essayons tout de même d’approcher la beauté de leur rencontre. 

Marie a vécu la terrible épreuve du Samedi Saint, une véritable agonie. Elle est terrassée de douleur. Le souvenir de la Passion et de la Croix, du supplice épouvantable de son Fils, l’accable et est encore devant ses yeux qui pleurent. Elle ressent dans tout son être ce corps inanimé qu’elle a porté dans ses bras au pied de la Croix, ce visage si beau devenu méconnaissable, ce Cœur tant aimé transpercé. Seule la foi tient encore la Sainte Vierge en vie. Elle ne doute pas et sait que son Fils va ressusciter. C’est pourquoi Elle ne court pas, ne va pas au tombeau, ne cherche pas Jésus : Elle l’attend. Son Cœur terrassé de douleur se prépare néanmoins au choc des retrouvailles. Le Pape Saint Albert le Grand dira : « Jésus lui apparaît, non pour lui apprendre sa résurrection, mais pour remplir son cœur de joie. »  

Et soudain…  Son Jésus est là, devant Elle, resplendissant de beauté, de vie, d’amour. Son regard est plongé dans les yeux de sa Mère. Leurs Cœurs sont de nouveau réunis dans le triomphe de l’Amour, dans la victoire sur la mort. Écoutons ce qu’en dit Dom Guéranger, célèbre moine bénédictin au XIXème siècle : “Notre Seigneur a bien voulu décrire lui-même cette ineffable scène dans une révélation qu’il fit à la séraphique vierge sainte Thérèse. Il daigna lui confier que l’accablement de la divine Mère était si profond, qu’Elle n’eût pas tardé à succomber à son martyre, et que lorsqu’Il se montra à Elle au moment où Il venait de sortir du tombeau, Elle eut besoin de quelques moments pour revenir à Elle-même avant d’être en état de goûter une telle joie ; et le Seigneur ajoute qu’Il resta longtemps auprès d’Elle, parce que cette présence prolongée Lui était nécessaire. “

“Quelle langue humaine oserait essayer de traduire les épanchements du Fils et de la Mère à cette heure tant désirée ? Les yeux de Marie, épuisés de pleurs et d’insomnie, s’ouvrant tout à coup à la douce et vive lumière qui lui annonce l’approche de son bien-aimé ; la voix de Jésus retentissant à ses oreilles, non plus avec l’accent douloureux qui naguère descendait de la croix et transperçait comme d’un glaive son cœur maternel, mais joyeuse et tendre, comme il convient à un fils qui vient raconter ses triomphes à celle qui lui a donné le jour ; l’aspect de ce corps qu’elle recevait dans ses bras ; il y a trois jours, sanglant et inanimé, maintenant radieux et plein de vie.“

Le fait que Notre Seigneur soit apparu à la Sainte Vierge en premier se comprend. Elle est Sa Mère. Cela suffit. Mais d’autres raisons peuvent être perçues. C’est Elle qui a le plus souffert après Lui. C’est Elle qui a gardé la foi. Il est donc normal que l’honneur de cette première apparition Lui revienne. Saint Ignace de Loyola expliquera que la Résurrection de Notre Seigneur est l’acte de fondation de l’Église. Or cette Église est d’abord confiée à la Sainte Vierge en tant que Co-rédemptrice et il est donc normal là aussi que le Christ Lui apparaisse en premier. 

Après sa Mère, Jésus va ensuite réserver sa deuxième apparition à Sainte Marie-Madeleine. On peut se demander pourquoi elle avant les apôtres ? Certes elle était au pied de la Croix et Notre Seigneur voulait sans doute la remercier de son courage et de sa fidélité. Mais Saint Jean aussi était au pied de la croix et il n’a pas eu droit à cette deuxième apparition. Il faut sans doute chercher l’explication en direction de la Miséricorde. Le Christ est venu pour sauver les pécheurs. Rien ne lui fait plus plaisir qu’un pécheur repentant. C’est le bon berger si heureux de retrouver une brebis égarée. C’est le père qui donne un festin pour l’enfant prodigue qui revient à lui. Sainte Marie Madeleine en est le symbole, elle qui a tant pleuré ses fautes. En lui apparaissant juste après la Sainte Vierge, Jésus veut nous montrer combien les pécheurs repentants que nous sommes ont une grande place dans Son Cœur. « Je vous dis qu’il y aura plus de joie dans le Ciel pour un seul pécheur qui se repent, que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de repentance. “ (luc 15 :9)

Venons-en maintenant au fruit du mystère, la foi. De nos jours cette notion est parfois mal comprise et on entend dire : J’ai la foi car je crois que Dieu existe. Or ceci exprime souvent une simple croyance, plus ou moins vague, en un être supérieur dont on ne sait pas grand-chose et qui n’impacte pas notre façon de vivre. Cette croyance est en fait un simple raisonnement naturel et logique que tout personne peut faire. « L’objet de la foi n’est pas « l’existence de Dieu », parce que l’existence de Dieu est accessible à la raison naturelle. La foi, elle, est surnaturelle. La foi porte sur ce que la raison et l’intelligence de l’homme ne peuvent connaître par elles-mêmes. (..) La foi c’est l’adhésion à Dieu qui Se révèle. L’objet de la foi est ce que Dieu nous fait connaître au sujet de Lui-même, et auquel nous ne pouvons pas accéder par nos propres lumières, par nos propres forces et capacité.» explique le frère Maximilien-Marie du Sacré Cœur rappelant que « ceci est l’enseignement constant et universel de l’Église. » 

Ainsi, la foi de la Sainte Vierge le Samedi Saint n’était pas de croire en l’existence de Dieu. La foi de la Sainte Vierge était de croire ce que Son Fils, vrai Dieu, avait révélé : Sa Résurrection. Les apôtres, qui croyaient toujours en l’existence de Dieu, avaient, eux, perdu la foi car ils doutaient de cette Résurrection. En d’autres termes, la foi c’est de croire à la Sainte Trinité, au Christ vrai Dieu et vrai homme, à l’Immaculée Conception, à la présence réelle dans l’Eucharistie, à l’existence du ciel et de l’enfer, à la vie éternelle… La foi c’est le Credo. Nous retrouvons cela dans la grande prière de l’acte de foi : « Mon Dieu, je crois fermement toutes lesvérités que vous m’avez révélées et que vousnous enseignez par Votre Sainte Église, parceque vous ne pouvez ni vous tromper, ni noustromper. » 

Mais la foi n’est pas aveugle. Avoir la foi ne signifie pas que l’homme ne puisse pas ensuite chercher à comprendre le contenu de la foi avec son intelligence. Saint Anselme de Cantorbury a magnifiquement synthétisé cela en une formule : « La foi cherchant l’intelligence ». C’est exactement ce qu’a fait la Sainte Vierge lors de l’Annonciation. A l’annonce de l’Ange, Elle va faire travailler son intelligence pour éclairer sa foi et posera la question « Comment cela est-il possible … ?». C’est aussi la démarche de la “méditation“ sur les mystères du Rosaire qu’Elle nous a demandé à Fatima. Nous commençons par croire aux mystères révélés et ensuite notre intelligence vient nous permettre de les approfondir et de mieux les comprendre. C’est la parole de Saint Augustin : “la foi précède, l’intelligence suit“.

Alors, pour terminer prions pour tous ceux qui n’ont pas encore la foi en redisant cette belle prière que l’ange de Fatima nous a apprise lors de son apparition à Fatima en 1916 pour préparer la venue de Notre Dame : « Mon Dieu je crois, j’adore, j’espère et je vous aime. Je vous demande pardon pour tous ceux qui ne croient pas, n’adorent pas, n’espèrent pas et ne vous aiment pas. »

Auteur : Alliance 1ers samedis de Fatima