1er samedi de juillet 2025

1er Mystère douloureux : l’agonie de Notre Seigneur au jardin des oliviers

Fruit du Mystère : la contrition de nos péchés

Nous fêtions il y a quelques jours la solennité du Sacré-Cœur. 2025 est l’anniversaire des 350 ans d’une des apparitions de Paray-Le-Monial (1673 – 1689), apparitions où Jésus a demandé entre autres l’Heure Sainte du jeudi soir pour s’unir à son agonie au jardin des oliviers. Il sait que pour connaître son Cœur il faut en effet le rejoindre dans cette terrible agonie. Mais qu’est-ce qu’une agonie ? Ce sont les tourments qui précèdent la mort.  Le corps de Jésus agonisera sur la croix mais son Cœur agonisera au jardin des oliviers. “L’agonie de Gethsémani est celle du cœur, le sang qui coule au Jardin est le sang jailli du cœur“ dira Saint Alphonsede Liguori. Cette épreuve, Jésus la vivra dans son humanité seule, sans l’assistance de sa divinité. C’est son Cœur humain si bon, si pur, si doux, qui luttera et sera broyé avec comme unique motivation son amour démesuré pour nous. Là est la gloire du “Sacré-Cœur“ et voilà pourquoi Jésus veut être honoré avec son Cœur humain visible sur les statues et les tableaux.

Les souffrances de Jésus agonisant auront trois formes particulières : le dégout, le désespoir et la peur.

Agonie de dégoût. Le Christ fut pris de dégoût nous dit l’Évangile. En effet c’est à cette heure qu’Il s’est revêtu de l’ignominie de l’ensemble des péchés du monde, comme si c’est Lui qui les avait commis et en était responsable. Lui, l’être le plus pieux, il s’est vu portant les plus atroces blasphèmes. Lui, l’être le plus charitable, il s’est vu responsable des tueries les plus atroces. Lui, l’être le plus pur, il s’est vu enlisé dans les péchés de la chair les plus ignobles. Ce gigantesque gouffre entre Sa sainteté et la débauche humaine se ruant sur Lui aurait dû le tuer sur le coup. (Saint Thomas expliquera qu’il retarda lui-même sa mort pour aller jusqu’au sacrifice de la croix). Ce dégoût dans Son agonie sera décrit ainsi par Saint Alphonse :


“Il doit expier à notre place nos péchés ; il faut donc qu’il les prenne sur lui comme un vêtement infect et traîné dans la vase ; il faut qu’il les endosse et que, devant son Père, il en porte, comme s’il les avait commis, l’entière responsabilité́. C’est l’heure des puissances des ténèbres. Jésus est à genoux sur le sol caillouteux du jardin d’agonie ; tout d’un coup, des lointains du passé et de l’avenir, comme l’horizon s’obscurcit soudain quand la tempête éclate, il voit accourir tous les péchés passés et futurs : ils l’enlacent, ils l’éclaboussent, ils le submergent, flots hideux, boueux, contre lesquels il n’essaie même pas de se débattre ; il se contente de courber le front et de rougir ; il est le pécheur, il est le péché.“ 

Oh mon doux Jésus, au milieu de cet assaut du mal, vous avez revêtu mes propres péchés, les identifiant parfaitement. Oui, à cet instant, vous m’avez vu, moi, entrain de vous salir, de vous écraser, de vous faire saigner. Oh que cette vision terrible de ce que je vous ai fait personnellement détruise à jamais mon orgueil pour que je puisse me jeter humblement à vos pieds implorant votre pardon. 

Agonie de désespoir. Au-delà de ce dégoût de Lui-même, une autre douleur vient se rajouter. En effet, si les apôtres dorment lors de cette agonie, Satan ne dort pas. Et il va tenter Notre Seigneur pour le faire abandonner Lui montrant l’inutilité de son sacrifice pour des millions d’âmes qui iront quand même en enfer pour l’éternité. Ce sentiment d’inutilité de ses souffrances fait suffoquer Jésus. La vision de ces âmes qu’Il aime et qui vont se damner le jette dans un désespoir qui transperce son Cœur de part en part et Lui donne envie de tout arrêter. A quoi bon tant de souffrances puisque c’est inutile ? 

“Alors, du fond de son corps meurtri et las, du fond de son âme abreuvée de honte, montent les lâches conseils de la tentation. Pourquoi souffrir pour effacer les péchés que tu n’as pas commis ? Pourquoi essayer de guérir l’âme humaine si vicieuse qu’elle reviendra au mal malgré toutes les douleurs du Calvaire ? Et le Christ voit très nettement la parfaite stérilité de ses douleurs pour des êtres sans nombre! Pourquoi aimer si follement des hommes qui l’ignorent et le blasphèment ? Pourquoi ? Pourquoi ? (…) Le plus dur de son agonie au Jardin c’est la certitude où il est que sa peine sera perdue pour les damnés et que sur eux retombera son sang : donner son sang pour sauver et, par son sang, perdre ceux que l’on aime, voilà le comble du supplice pour le Cœur de Jésus, voilà, au fond du calice, plus amère que la crucifixion elle-même, la lie que le Sauveur doit boire.“ Saint Alphonse de Liguori

Agonie de peur. Jésus voit avec une grande précision le supplice qu’il va subir dans quelques heures. Il voit la torture de la flagellation – 45 minutes, plus de mille coups qui vont l’écorcher vif et le vider de son sang – il voit la couronne d’épine qui va s’enfoncer dans son tête et le défigurer, il voit l’humiliation de la nudité, il voit les vociférations et la haine de la foule contre Lui, il voit les clous qui vont s’enfoncer dans ses nerfs, il voit l’abandon de son Père. Tout cela le terrasse de peur. Une peur humaine et glaciale face au supplice qui vient. Enfin il voit sa Mère au pied de la Croix, son Cœur Immaculé transpercé de douleur. Face à cette vision, il est horrifié d’en être la cause. Saint Alphonse décrira la peur de Jésus en ces mots :“Pour achever la Passion intérieure du Sauveur, voici la peur hagarde qui maintenant l’assaille et, comme une bête traquée par les chasseurs et les chiens, le fait blêmir, frissonner et se blottir, tout petit, contre le sol où il voudrait être englouti“.

Face à cette agonie du Cœur de Jésus nous pourrions être tentés de nous rassurer, considérant ce moment comme relevant du passé et heureusement lointain. Or cette agonie n’est pas terminée. Tout comme dans la Sainte Eucharistie Jésus s’offre de nouveau chaque jour en sacrifice (non sanglant) sur la Croix, de même les nouveaux péchés du monde prolongent l’agonie de Notre Seigneur car ils sont toujours portés par Lui. Un saint prêtre, le père Charles Parra écrivait : “Il agonise aujourd’hui pour moi par mes péchés d’aujourd’hui, qu’il a connu, dans leur dernier détail, avec leur nombre et leur gravité au Jardin de Gethsémani. Mes grands péchés et les autres. Non seulement mes péchés, mais tout le désordre de ma vie tiède, sans générosité, sans flamme, égoïste, paresseuse, mondaine et vide.“ Si le Sacré Cœur est apparu à Paray-Le-Monial pour nous demander de participer aux souffrances de Son agonie, c’est non seulement parce que celle-ci a été le moment le pire de toute Sa passion, mais aussi par ce qu’Il veut qu’en voyant nos propres péchés portés par Lui, notre propre cœur soit broyé par le remord et que nous soyons à Ses côtés pour réparer en nous associant à Ses souffrances.

Cette contrition de nos péchés, fruit de ce mystère, doit être le premier aboutissement de cette méditation. Prenons garde à l’absence de remords, à la complaisance dans le péché en se disant que ce n’est finalement pas bien grave et qu’on aime quand même Jésus. Cette fausse spiritualité mène au “péché contre l’Esprit Saint“ qui n’est pas pardonnable car justement on ne demande pas pardon et Dieu ne peut forcer notre liberté. C’est pourquoi la notion récente de “miséricorde automatique“, qui consiste à croire que le pardon de Dieu est acquis quoique nous fassions est à la fois fausse et aussi un terrible piège. Cela fragilise progressivement notre volonté – à quoi bon faire des efforts puisqu’on va tous au ciel de toute façon – et permet de s’enfoncer dans le péché, la conscience tranquille. Ainsi, l’âme se dirige progressivement vers l’enfer sans s’en rende compte, suprême ruse de Satan. Bien-sûr, Dieu veut donner sa Miséricorde à tous les hommes sans exception. Mais tous ne l’obtiennent pas car cette Miséricorde dépend justement de notre contrition sincère. Contrition et Miséricorde sont inséparables. Et on ne peut comprendre la splendeur de la Miséricorde de Dieu qu’à la lumière de ce qu’elle Lui a coûté : la terrible agonie du Cœur de Jésus et son sacrifice sur la Croix. Saint François de Sales expliquera que “tout amour qui ne prend pas son origine dans la passion du Sauveur est frivole“.

Le second aboutissement de cette méditation doit être la contemplation de l’Amour de Jésus qui s’offre pour nous dans l’agonie de Son Cœur. Toute la grandeur de la Rédemption s’exprime ici. Dans Ses terribles tourments de l’agonie au jardin des oliviers, comme sur la Croix, l’Amour indomptable de Jésus pour nous est omni présent et à la racine de tout. “Dans la Rédemption par la Croix c’est l’amour qui commande tout : infiniment plus que la satisfaction de la justice divine qui veut que le péché soit puni, il y a l’Amour de Dieu qui veut que les hommes, tous les hommes, soient sauvés. Tout cet Amour de Dieu vibre et palpite dans le Cœur de Notre-Seigneur“ nous dit Saint Alphonse de Liguori. Oui le regret sincère et profond de nos péchés doit se poursuivre par un acte de confiance dans l’Amour et la Miséricorde de Jésus. Jetons-nous en pleurs comme un petit enfant dans les bras si aimant de Notre Seigneur. Alors, Il brûlera tout le mal que nous Lui avons fait et nous élèvera vers son Père.

Pour terminer, redisons avec St Alphonse de Liguori cette prière : “Mon Jésus ! quand je considère mes péchés, j’ai honte de vous demander le Ciel [de vous demander votre Miséricorde ndlr], après y avoir tant de fois renoncé en votre présence pour des plaisirs indignes et fugitifs. Mais, quand je vous vois attaché à cette croix, je ne puis m’empêcher d’espérer le paradis, sachant que vous avez voulu mourir sur ce gibet douloureux pour expier mes péchés et m’obtenir le bonheur céleste que j’ai méprisé“.

Auteur : Alliance 1ers samedis de Fatima 

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Nous fêtions il y a quelques jours la solennité du Sacré-Cœur. 2025 est l’anniversaire des 350 ans d’une des apparitions de Paray-Le-Monial (1673 – 1689), apparitions où Jésus a demandé entre autres l’Heure Sainte du jeudi soir pour s’unir à son agonie au jardin des oliviers. Il sait que pour connaître son Cœur il faut en effet le rejoindre dans cette terrible agonie. Mais qu’est-ce qu’une agonie ? Ce sont les tourments qui précèdent la mort.  Le corps de Jésus agonisera sur la croix mais son Cœur agonisera au jardin des oliviers. “L’agonie de Gethsémani est celle du cœur, le sang qui coule au Jardin est le sang jailli du cœur“ dira Saint Alphonsede Liguori. Cette épreuve, Jésus la vivra dans son humanité seule, sans l’assistance de sa divinité. C’est son Cœur humain si bon, si pur, si doux, qui luttera et sera broyé avec comme unique motivation son amour démesuré pour nous. Là est la gloire du “Sacré-Cœur“ et voilà pourquoi Jésus veut être honoré avec son Cœur humain visible sur les statues et les tableaux.

Les souffrances de Jésus agonisant auront trois formes particulières : le dégout, le désespoir et la peur.

Agonie de dégoût. Le Christ fut pris de dégoût nous dit l’Évangile. En effet c’est à cette heure qu’Il s’est revêtu de l’ignominie de l’ensemble des péchés du monde, comme si c’est Lui qui les avait commis et en était responsable. Lui, l’être le plus pieux, il s’est vu portant les plus atroces blasphèmes. Lui, l’être le plus charitable, il s’est vu responsable des tueries les plus atroces. Lui, l’être le plus pur, il s’est vu enlisé dans les péchés de la chair les plus ignobles. Ce gigantesque gouffre entre Sa sainteté et la débauche humaine se ruant sur Lui aurait dû le tuer sur le coup. (Saint Thomas expliquera qu’il retarda lui-même sa mort pour aller jusqu’au sacrifice de la croix). Ce dégoût dans Son agonie sera décrit ainsi par Saint Alphonse :


“Il doit expier à notre place nos péchés ; il faut donc qu’il les prenne sur lui comme un vêtement infect et traîné dans la vase ; il faut qu’il les endosse et que, devant son Père, il en porte, comme s’il les avait commis, l’entière responsabilité́. C’est l’heure des puissances des ténèbres. Jésus est à genoux sur le sol caillouteux du jardin d’agonie ; tout d’un coup, des lointains du passé et de l’avenir, comme l’horizon s’obscurcit soudain quand la tempête éclate, il voit accourir tous les péchés passés et futurs : ils l’enlacent, ils l’éclaboussent, ils le submergent, flots hideux, boueux, contre lesquels il n’essaie même pas de se débattre ; il se contente de courber le front et de rougir ; il est le pécheur, il est le péché.“ 

Oh mon doux Jésus, au milieu de cet assaut du mal, vous avez revêtu mes propres péchés, les identifiant parfaitement. Oui, à cet instant, vous m’avez vu, moi, entrain de vous salir, de vous écraser, de vous faire saigner. Oh que cette vision terrible de ce que je vous ai fait personnellement détruise à jamais mon orgueil pour que je puisse me jeter humblement à vos pieds implorant votre pardon. 

Agonie de désespoir. Au-delà de ce dégoût de Lui-même, une autre douleur vient se rajouter. En effet, si les apôtres dorment lors de cette agonie, Satan ne dort pas. Et il va tenter Notre Seigneur pour le faire abandonner Lui montrant l’inutilité de son sacrifice pour des millions d’âmes qui iront quand même en enfer pour l’éternité. Ce sentiment d’inutilité de ses souffrances fait suffoquer Jésus. La vision de ces âmes qu’Il aime et qui vont se damner le jette dans un désespoir qui transperce son Cœur de part en part et Lui donne envie de tout arrêter. A quoi bon tant de souffrances puisque c’est inutile ? 

“Alors, du fond de son corps meurtri et las, du fond de son âme abreuvée de honte, montent les lâches conseils de la tentation. Pourquoi souffrir pour effacer les péchés que tu n’as pas commis ? Pourquoi essayer de guérir l’âme humaine si vicieuse qu’elle reviendra au mal malgré toutes les douleurs du Calvaire ? Et le Christ voit très nettement la parfaite stérilité de ses douleurs pour des êtres sans nombre! Pourquoi aimer si follement des hommes qui l’ignorent et le blasphèment ? Pourquoi ? Pourquoi ? (…) Le plus dur de son agonie au Jardin c’est la certitude où il est que sa peine sera perdue pour les damnés et que sur eux retombera son sang : donner son sang pour sauver et, par son sang, perdre ceux que l’on aime, voilà le comble du supplice pour le Cœur de Jésus, voilà, au fond du calice, plus amère que la crucifixion elle-même, la lie que le Sauveur doit boire.“ Saint Alphonse de Liguori

Agonie de peur. Jésus voit avec une grande précision le supplice qu’il va subir dans quelques heures. Il voit la torture de la flagellation – 45 minutes, plus de mille coups qui vont l’écorcher vif et le vider de son sang – il voit la couronne d’épine qui va s’enfoncer dans son tête et le défigurer, il voit l’humiliation de la nudité, il voit les vociférations et la haine de la foule contre Lui, il voit les clous qui vont s’enfoncer dans ses nerfs, il voit l’abandon de son Père. Tout cela le terrasse de peur. Une peur humaine et glaciale face au supplice qui vient. Enfin il voit sa Mère au pied de la Croix, son Cœur Immaculé transpercé de douleur. Face à cette vision, il est horrifié d’en être la cause. Saint Alphonse décrira la peur de Jésus en ces mots :“Pour achever la Passion intérieure du Sauveur, voici la peur hagarde qui maintenant l’assaille et, comme une bête traquée par les chasseurs et les chiens, le fait blêmir, frissonner et se blottir, tout petit, contre le sol où il voudrait être englouti“.

Face à cette agonie du Cœur de Jésus nous pourrions être tentés de nous rassurer, considérant ce moment comme relevant du passé et heureusement lointain. Or cette agonie n’est pas terminée. Tout comme dans la Sainte Eucharistie Jésus s’offre de nouveau chaque jour en sacrifice (non sanglant) sur la Croix, de même les nouveaux péchés du monde prolongent l’agonie de Notre Seigneur car ils sont toujours portés par Lui. Un saint prêtre, le père Charles Parra écrivait : “Il agonise aujourd’hui pour moi par mes péchés d’aujourd’hui, qu’il a connu, dans leur dernier détail, avec leur nombre et leur gravité au Jardin de Gethsémani. Mes grands péchés et les autres. Non seulement mes péchés, mais tout le désordre de ma vie tiède, sans générosité, sans flamme, égoïste, paresseuse, mondaine et vide.“ Si le Sacré Cœur est apparu à Paray-Le-Monial pour nous demander de participer aux souffrances de Son agonie, c’est non seulement parce que celle-ci a été le moment le pire de toute Sa passion, mais aussi par ce qu’Il veut qu’en voyant nos propres péchés portés par Lui, notre propre cœur soit broyé par le remord et que nous soyons à Ses côtés pour réparer en nous associant à Ses souffrances.

Cette contrition de nos péchés, fruit de ce mystère, doit être le premier aboutissement de cette méditation. Prenons garde à l’absence de remords, à la complaisance dans le péché en se disant que ce n’est finalement pas bien grave et qu’on aime quand même Jésus. Cette fausse spiritualité mène au “péché contre l’Esprit Saint“ qui n’est pas pardonnable car justement on ne demande pas pardon et Dieu ne peut forcer notre liberté. C’est pourquoi la notion récente de “miséricorde automatique“, qui consiste à croire que le pardon de Dieu est acquis quoique nous fassions est à la fois fausse et aussi un terrible piège. Cela fragilise progressivement notre volonté – à quoi bon faire des efforts puisqu’on va tous au ciel de toute façon – et permet de s’enfoncer dans le péché, la conscience tranquille. Ainsi, l’âme se dirige progressivement vers l’enfer sans s’en rende compte, suprême ruse de Satan. Bien-sûr, Dieu veut donner sa Miséricorde à tous les hommes sans exception. Mais tous ne l’obtiennent pas car cette Miséricorde dépend justement de notre contrition sincère. Contrition et Miséricorde sont inséparables. Et on ne peut comprendre la splendeur de la Miséricorde de Dieu qu’à la lumière de ce qu’elle Lui a coûté : la terrible agonie du Cœur de Jésus et son sacrifice sur la Croix. Saint François de Sales expliquera que “tout amour qui ne prend pas son origine dans la passion du Sauveur est frivole“.

Le second aboutissement de cette méditation doit être la contemplation de l’Amour de Jésus qui s’offre pour nous dans l’agonie de Son Cœur. Toute la grandeur de la Rédemption s’exprime ici. Dans Ses terribles tourments de l’agonie au jardin des oliviers, comme sur la Croix, l’Amour indomptable de Jésus pour nous est omni présent et à la racine de tout. “Dans la Rédemption par la Croix c’est l’amour qui commande tout : infiniment plus que la satisfaction de la justice divine qui veut que le péché soit puni, il y a l’Amour de Dieu qui veut que les hommes, tous les hommes, soient sauvés. Tout cet Amour de Dieu vibre et palpite dans le Cœur de Notre-Seigneur“ nous dit Saint Alphonse de Liguori. Oui le regret sincère et profond de nos péchés doit se poursuivre par un acte de confiance dans l’Amour et la Miséricorde de Jésus. Jetons-nous en pleurs comme un petit enfant dans les bras si aimant de Notre Seigneur. Alors, Il brûlera tout le mal que nous Lui avons fait et nous élèvera vers son Père.

Pour terminer, redisons avec St Alphonse de Liguori cette prière : “Mon Jésus ! quand je considère mes péchés, j’ai honte de vous demander le Ciel [de vous demander votre Miséricorde ndlr], après y avoir tant de fois renoncé en votre présence pour des plaisirs indignes et fugitifs. Mais, quand je vous vois attaché à cette croix, je ne puis m’empêcher d’espérer le paradis, sachant que vous avez voulu mourir sur ce gibet douloureux pour expier mes péchés et m’obtenir le bonheur céleste que j’ai méprisé“.

Auteur : Alliance 1ers samedis de Fatima